Réflexion sur le temps

Aie, aie, aie... je me rends compte que je n'ai pas écrit ici depuis longtemps !
Ce n'est pas faute d'idées cette fois-ci, mais plus par manque de temps.
Ah... le temps... un trésor à chérir par les temps qui courent. 
Je me suis sentie légèrement débordée ces dernières semaines, et c'est une sensation que je n'apprécie pas tellement... ne plus être vraiment dans ce que l'on fait parce qu'il y a trop de choses à caser en une seule petite journée.

La dernière fois, je vous ai parlé de notre planning et de ma volonté de ne pas trop le remplir pour conserver des moments pour nous et de la place pour les imprévus. Pour nous garantir également un flux agréable pour tout le monde.
Malheureusement, malgré ma vigilance, j'ai le sentiment de devoir en permanence jongler avec notre planning. Trop de choses imprévues s'ajoutent, alors que d'autres sont déplacées indépendamment de notre volonté. J'ai l'impression de passer beaucoup de temps (en tout cas trop à mon goût) à gérer l'intendance et d'en avoir de ce fait moins pour les filles. C'est désagréable et j'ai besoin de trouver un rythme plus organique et naturel, car je ne m'y retrouve pas ainsi.
Ce manque de moments calmes apporte évidement de la fatigue et moins de patience de ma part. Les filles n'y sont pour rien et notre relation en pâti un peu.

Quand nous avons suffisamment de temps pour nous poser, pour explorer des sujets ensemble, pour discuter, bricoler et créer ensemble, les filles sont plus calmes et plus concentrées, car elles sont nourries.
Évidement, elles sont nourries aussi quand elles participent à des activités à l'extérieur, quand elles se rendent à des ateliers, quand nous allons au musée, quand nous rendons visite à des amis... Mais de manière différente. Ce sont des moments actifs, denses, parfois excités. Elles ont besoin ensuite de compenser avec des temps moins agités offrant la possibilité d'intégrer et de digérer ce qui a été vu lors de ces sorties. Ce peut-être par une simple discussion, une lecture, un travail plus approfondi ou l'envie de découvrir un sujet connexe. En tout cas, cela ouvre des portes.
Mais si tout s'enchaine sans pause, sans cette possibilité de décanter et de faire mûrir les expériences vécues, l'excitation ne retombe pas et le besoin de toujours plus de nouveauté va conduire à l'ennui quand il ne se passera rien. 
Quand il y a trop, je vois que les filles ont plus de mal à se concentrer. Elles ont aussi plus de mal à choisir par elles-mêmes ce qu'elles ont envie de faire et à s'y impliquer vraiment. Nous allons moins en profondeur, nous créons moins. 
Encore une fois, il est question d'équilibre et je pense que toute activité à l'extérieur doit trouver sa place et sa résonance dans notre travail à la maison. Ou l'inverse. Mais cette cohérence est compliquée à mettre en pratique ! 

L'Instruction en famille est bien plus que des leçons et des activités qui se succèdent sur un planning. Il est question d'une relation forte avec nos enfants (qu'il faut entretenir et nourrir) et d'apprentissages partagés qu'il est nécessaire d'inclure dans une vision globale, de lier ensemble pour obtenir du sens. Ce liant rendra les choses fluides, organiques et naturelles. C'est ce qui nous manque en ce moment.

L'instruction en famille apporte une nouvelle dynamique à la parentalité, qui peut être perdue de vue dans les moments de fatigue et de stress. Dans ces moments, j'aime me rappeler que mes filles ne sont pas là pour me rendre les choses difficiles. Nous avons choisi notre situation, elle nous convient pour le moment et il est important d'en tirer le maximum de bénéfices pour nous tous.

Cependant, il est évident que ma perception du temps n'est pas la même que celles des filles. Qui doit également différer de l'une à l'autre...
Décidément... créer un rythme qui nous rempli, qui nous porte et qui nous soutient, sans nous enfermer, demande du temps et des efforts ! Cela demande une attention particulière, une écoute et un respect des besoins de chacun.
Je pense aussi que je dois me recentrer sur un état de conscience plus aigu afin de renforcer ma présence au monde. Quand nous sommes pris par les horaires des activités, les ateliers à caser, les rendez-vous à honorer, nous oublions d'être présents et de profiter de chaque instant qui passe. Le temps nous paraît filer moins vite quand nous l'emplissons par notre présence et notre conscience.
Nous pouvons être présents pendant le trajet qui nous mène au Dojo ou tout en préparant le repas. Remplir ces moments d'intentions au lieu de les utiliser pour déjà prévoir ce que nous allons faire après nous aidera à retrouver une sensation de calme intérieur (qui deviendra aussi extérieur par contagion). 
Ce billet en fin de compte est un message pour moi-même : remplir chaque instant d'une belle présence au monde pour ne pas avoir l'impression d'en perdre la moitié !

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Mes photos quant à elles transmettent le plus souvent la beauté, le côté facile et simple de l'instruction en famille et de nos journées ensemble. Mais que voulez-vous, après tout la photographie fait partie de mes passions et des mes compétences et c'est ma manière de poser un regard positif sur le monde.
C'est avec les mots que je dis le reste, ce qui ne se voit pas.
Merci de me lire !