Nos traditions de Noël

Malgré ce mois de décembre étrangement chaud, la magie de Noël opère petit à petit et les préparatifs nous occupent depuis un moment. J’aime beaucoup ce temps de l’année, durant lequel nous restons à l’intérieur pour cuisiner, bricoler et décorer la maison, vivant un peu au ralenti. Normalement en cette saison, il commence à faire froid et les promenades prennent une nouvelle allure. Quand dehors le froid nous pique les mains et nous glace les pieds, c’est si bon de rentrer dans notre douillet chez nous pour boire un chocolat chaud ou un bon thé ! J’espère qu’il va arriver, cet hiver, avec peut-être même un peu de neige ! Noël sous la neige, c’est si féérique ! Nous allons en Suisse, alors on ne sait jamais...

Généralement, le mois de décembre commence avec le calendrier de l’Avent. Chaque année j’en confectionne un pour les filles. Cela peut être des petites maisons de papiers, des petits sacs en tissu, des petits mots en rouleau comme cette année... Suspendus à une corde ils forment une longue guirlande qui illustre le temps à passer avant le jour de Noël. Chaque matin les filles sautent de leur lit pour aller ouvrir leur calendrier. À l’intérieur elles peuvent y trouver un petit cadeau fait maison ou un petit mot avec une recette à réaliser ce jour-là, un bricolage pour confectionner une décoration pour le sapin, une sortie à faire ensemble ou simplement quelque chose de spécial, une petite attention qui va illuminer notre journée, comme un dîner aux chandelles ou un pique-nique sous notre sapin !
Elles peuvent aussi y trouver un bon pour regarder un film de noël, ou pour inviter des amies à prendre le thé. J’aime préparer le calendrier et trouver des cadeaux qui ne soient pas des objets. Elles en ont déjà beaucoup plus que nécessaire.

Pourtant cette année, j’ai senti que ce calendrier de l’avent était en trop. Les filles sont déjà beaucoup dans l’attente et le désir. Le calendrier accentue cela.
En cette période de l’Avent, elles sont impatientes, ne pensent qu’à Noël et ses cadeaux. Elles désirent tout ce qu’elles voient dans les magasins, et l’excitation augmente avec l’approche du jour attendu. C'est tout à fait normal pour des enfants, mais je leur parle aussi souvent d’apprécier ce que nous avons, d’en être reconnaissant, du plaisir de fabriquer des cadeaux pour quelqu’un, de choisir la qualité plutôt que la quantité, des choses utiles et durables et je sais qu’elles comprennent tout cela, mais quand même... elles veulent et désirent toujours plus !
Dans le calendrier de l’Avent, elles ont trouvé un mot disant que nous allions écrire chaque jour un petit mot pour exprimer notre bonheur ou notre reconnaissance. L’idée leur a plu. Je leur ai donné à chacune un pot de confiture vide, elles ont fait une belle étiquette et ont écrit chacune leur premier petit mot. Liv était toute enjouée et ravie, faisant la liste des billets de bonheur qu’elle pourrait écrire !
Mais 2 semaines plus tard, elles n’y pensent déjà plus et quand je le leur rappelle, Liv n’a pas envie. Je lui lis les miens pour l'encourager et en général ils lui procurent du plaisir.
Aujourd’hui, jour du solstice d’hiver est un jour parfait pour recommencer à penser à cela, à une nouvelle manière de voir les choses et d’apprécier ce que nous avons et ce que nous vivons. Ce moment de l’année est très propice pour ces réflexions et alors que partout des gens courent pour acheter encore et encore, d’autres n’ont rien. De ça aussi nous parlons et chaque année, j’encourage les filles à faire un tri dans leur jeux et nous apportons ce qu’elles n’utilisent plus à la Croix rouge. Ce n’est pas grand chose mais cela fera des petits heureux.

Bref, ce calendrier de l’Avent, cette année, ne nous pas aidé à nous poser et à vivre plus lentement et parfois nous n’arrivions même pas à honorer l’activité proposée pour la journée tant nous étions occupées par ailleurs. Peut-être aussi que le temps presque printanier y est pour quelque chose. Il nous manque le froid de l’hiver qui fait ralentir.
Je vais réfléchir pour l’année prochaine à cette question du calendrier de l’Avent. C’est sûr les filles vont râler s’il n’y a rien !! Alors peut-être juste des mots gentils, des petites attentions adressées à chacune... nous verrons !

Décembre c’est aussi le mois des décorations ! Le 1er, nous faisons une couronne pour la table. Les filles aiment aller avec moi au parc pour dénicher des branches tombées, des pommes de pin et autres trésors. Nous cherchons ce que la nature a à nous offrir. Bien sûr préférerions nous promener dans les bois, mais le parc fait aussi l’affaire ! Et le soir pour marquer le début du mois de décembre nous allumons la première bougie.

Les jours sont courts et dès que la nuit commence à tomber nous aimons allumer des bougies. Ces soirées sont des moments magiques et précieux. Toutes ces petites cérémonies de décembre, un peu féériques, ainsi que les décorations et les biscuits que nous préparons nous accompagnent jusqu’à Noël.

Étant originaires de Suisse, nous avons hérité des quelques traditions nordiques comme la fête de St Nicolas, célébrée en Europe du Nord. Les enfants mettent leur chaussons devant la cheminée le soir du 5 décembre et découvrent le lendemain des petites sucreries ou des petits cadeaux. Nous préparons pour ce jour spécial des bonhommes en pâte levée, décorés de raisins. En Suisse on les appelle “Grittibenz”. Nous les partageons au goûter accompagnés de confiture, de thé, et de nos bougies qui éclairent la table.
Aux côtés de ces Grittibenz, nous perpétuons aussi la tradition des petits biscuits de Noël, dont les recettes se passent de générations en générations.
Une semaine avant Noël, nous commençons à les préparer : étoiles à la cannelle, bruns de Bâle, tommies à la confiture, sablés à l’orange... L’odeur de ces petits biscuits qui cuisent invite chez nous l’esprit de Noël. Et les pots remplis, soigneusement rangés attendent. C’est long d’attendre, mais c’est un réel plaisir de préparer enfin un joli plat de biscuits assortis qui nous dégustons le 24 décembre à l’heure du thé.

Depuis toute petite, j’ai connu ces biscuits à Noël, préparés par ma mère, puis par mes sœurs et moi quand nous étions plus grandes. J’ai connu aussi l’attente impatiente de les goûter ! Cela fait partie du plaisir !
Et chaque année, je fais pareil chez nous. Je cuisine ces petits biscuits aidée des filles et nous attendons Noël pour les partager. Sauf cette année... nous n’avons pas attendu ! J’ai invité des amies des filles pour un goûter de Noël et nous les avons étrennés ce jour là. (Mais je crois finalement que je préfère l’attente du jour J ;-)).
C’est comme pour la décoration du sapin de Noël. Dans ma famille nous attendions toujours le 24 décembre pour aller chercher un arbre dans la forêt, le décorer et embellir la maison. Après quoi, nous nous retrouvions tous ensemble pour déguster nos biscuits à la lumière des bougies.
Nous se résistons pas souvent à la pression des filles pour faire le sapin avant Noël, et l'année dernière comme nous partions avant le 24, nous n’avions pas trop le choix.
Cette année c’est pareil, nous partons chez ma sœur, alors notre sapin est déjà là. En revanche, chez elle, nous allons le décorer le 24 !

Apporter un arbre de Noël dans la maison doit être un jour spécial, et le décorer ajoute un peu de magie à l'ambiance. Si nous le faisons trop tôt, il va finir par faire partie du décor !
L’année prochaine j’ai vraiment envie de revenir à cette tradition familiale et de conserver cette magie du 24 décembre, avec la décoration de l’arbre, de la maison, en écoutant de la musique et en partageant au goûter les délicieux petits gâteaux de Noël. La maison est belle, accueillante et chaleureuse, emplie d’une énergie nouvelle, d’une magie impalpable... et la journée se termine avec la distribution des cadeaux.

Je me rappelle de ces 24 décembre passés avec ma famille comme des moments magiques et excitants. Le matin, nous nous levions remplies d’énergie et d’envie, attendant que mon père soit prêt à nous accompagner en forêt pour choisir un arbre. Puis nous passions la journée à décorer l’arbre et la maison. Une couronne pour la porte, une autre pour la table... et d’autres bricolages...
En fin de journée, à la tombée de la nuit nous sortions pour une promenade, cherchant dans le ciel parmi les étoiles, les lumières du père Noël (même sans y croire, on peut jouer !). Pendant cette promenade, mon père trouvait un prétexte quelconque pour s’absenter un moment (aller chercher quelque chose qui manquait pour le dîner par exemple). Mais au lieu de cela il courait à la maison pour allumer l’arbre et déposer en dessous tous les cadeaux, avant de nous rejoindre. De retour, nous avions la joie de trouver l’arbre illuminé entouré de cadeaux. Même sans croire au père noël, nous étions toujours surprises et émerveillées de trouver la maison dans le noir et notre bel arbre éblouissant.
Je peux voir cela aujourd’hui dans les yeux de mes filles quand elles découvrent le sapin et ses présents.
J’ai oublié de préciser que nous utilisons des vraies bougies sur notre arbre. Cela aussi fait parties des traditions héritées de mon enfance. C’est enchanteur je vous l’assure. Aujourd’hui cela peut sembler un peu fou, mais j’ai toujours vu sur notre arbre ces petites bougies fièrement dressées dans leurs bougeoirs et je ne pourrais pas m’en passer.

Ne pouvant pas aller couper un arbre nous même en forêt comme je le faisais enfant (j’en parle ici) nous avons choisi de nous rendre dans une plantation de sapins. C’est un nouveau petit rendez-vous annuel très sympathique qui nous offre aussi l’occasion d’une promenade en famille.
Mais Liv commence maintenant à dire que c’est triste de couper un arbre pour le jeter ensuite... Elle a raison, c’est une drôle de pratique, je suis d’accord. Peut-être que lorsqu’elles seront plus grandes nous trouverons d’autres manières de fêter Noël. Pour le moment, je ne crois pas qu’Émy soit prête à se passer de sapin !

Et quant au Père Noël, vous l’aurez compris, ce n’est pas lui qui apporte les cadeaux chez nous ! Les filles sont grandes maintenant, mais mêmes petites nous n’avons jamais souhaité leur laisser croire que cette histoire pouvait être vraie. Chez nous il y a un arbre de Noël, des lumières, des délicieux biscuits, des cadeaux et de la magie, de l’amour et du partage, mais pas de Père No dans la cheminée, qui distribue les cadeaux à tous les enfants du monde au même moment ! En plus (en France en tout cas) le Père Noël est souvent utilisé pour faire peur aux enfants : “Tu dois être sage, sinon le Père Noël ne t’apportera pas de cadeaux”. Si l’enfant y croit, cela peut être terrifiant. S’il sait que ce sont les parents qui offrent les cadeaux, il ne peut pas avoir peur, il sait que ses parents l’aiment inconditionnellement.
De toutes façons nous ne souhaitions pas mentir à nos filles. Nous n’avons jamais pensé à leur faire croire que les fées, les ogres ou les sorcières des histoires étaient vraies. C’est la même chose pour le Père Noël. Il vit uniquement dans les belles histoires de Noël que nous aimons raconter pendant cette période de l’année. D’ailleurs Liv ne comprend pas pourquoi certains parents souhaitent que leurs enfants croient au Père Noël, et je suis bien incapable de lui expliquer clairement la raison, ne voyant pas quels sont les bénéfices de cette histoire.
Quoi qu’il en soit, chez nous la magie de Noël existe et fait son effet, même sans le père Noël ! Peu importe vos croyances et vos traditions, Noël est toujours une fête magique et merveilleuse.

Je vous souhaite à tous un agréable moment en famille, dans la joie et le partage, et je vous donne rendez-vous l’année prochaine ;-)